Les Solidarités 2018 : mélanger les genres pour mélanger les gens – Check

Les Solidarités 2018 : mélanger les genres pour mélanger les gens

28 août 2018

Check

Ce dernier weekend d’août, la citadelle de Namur a vu débarquer près de 50 000 festivaliers pour la 6e édition des Solidarités. Porté en valeur majeure de l’événement : le « vivre ensemble ». Ici, ce n’est pas juste un vieux slogan politique usé. Car pendant que certains (dont nous) se félicitent de voir du Rap partout, d’autres regrettent parfois les sonorités rock ou la chanson française (non rappée). Alors ici, les organisateurs ont voulu mélanger les univers musicaux pour mieux se rassembler, on vous y embarque.

Déjà, observer un ado de 15 ans se laisser transporter par les chansons de Julien Clerc, ou mieux encore, voir un sexagénaire réaliser un flex parfait pendant le concert de l’Or Du Commun (no fake), c’est déjà quelque chose.

Le cadre et l’ambiance

 C’est la première fois que j’allais à ce festival. Et j’ai pris une grosse claque.

D’abord grâce à cet incroyable site. La citadelle de Namur, à la fois urbaine et champêtre, aussi gigantesque soit elle, permet de créer un festival unique, avec des scènes iconiques.

On pense notamment au Théâtre de Verdure, qui offre au public une vision unique de la scène. En contrebas, les « adultes » ont improvisés une fosse pendant le concert de Fugu Mango. Un beau moment de cohésion qui m’a rappelé que oui, les parents savent aussi faire la fête (et pas pour rire).

Mention spéciale pour la scène principale : l’Esplanade. La scène offre un panorama splendide de la ville de Namur. Eddy De Pretto a d’ailleurs profité de ces conditions pour conquérir le cœur du public féminin. Il faut dire que le titre « Mamere » a eu un succès fulgurant auprès de nos mamans (forcément).

Les activités

Une raison pour laquelle le public des Solidarités est mixte, c’est parce qu’il propose des activités variées. En gros, on est pas juste là pour éclater des bières plates en regardant des concerts. Au-delà des stands associatifs présents sur tous les festivals, il y avait des conférences, des expositions et même du stand-up. Et pas n’importe quel stand-up puisque c’est Gad Elmaleh qui a fait une apparition surprise la deuxième journée du festival.

J’ai aussi passé du temps du côté de l’Urban Village. Au menu, du freestyle foot, des rampes de skate et des battles de break dance. Le tout accompagné de gros classiques Old School comme Busta Rhymes ou Mobb Deep.

Les concerts

Au niveau du line-up, on ressent une vraie volonté de la part des organisateurs de varier les styles musicaux. L’occasion d’entrer en état de transe sur un set electro de Todiefor (ouais il était tard, mais allez le voir pour capter) ou de prendre du bon temps devant Juliette Armanet, la nouvelle coqueluche de la chanson française. Parce que fragile is the new cool.

Personnellement, j’ai passé le plus clair de mon temps du côté du Maquis. Pour la simple raison que les rappeurs belges en ont pris le contrôle toute la journée du samedi (sachant que Lomepal est très clairement le plus belge des rappeurs français).

Caballero & JeanJass

On ne les présente plus. On ne peut qu’apprécier leur énergie sur scène. Encore une fois, ils ont fait jumper les foules avec une cohésion rare. Avec le titre « Bae » (en feat. avec Hamza) ils ont littéralement transporté le public jusqu’à La Havane. Sans oublier leurs classic shit (SVP, Sur Mon Nom,…)  Bref, les collègues de Check Food ont mélangé la sauce comme des chefs.

La Smala

Grand hommage aux anciens. Alors que le concert bat son plein, ils ont balancé un de leur freestyle Give Me 5 en choisissant l’instrumental de Let Me Blow Ya Mind de Eve. Du bon vieux rap pure et simple, que demande le peuple ?

Mention honorable pour Seyté qui détient, encore et toujours, un de plus beau coffre à punchline du plat pays.

 L’Or du Commun

C’est bien simple, lorsque le début de l’instrumental d’Apollo a commencé, j’ai vu tous les jeunes bondir du parc pour sprinter vers la scène du Maquis. Comme si manquer ce titre leur aurait été fatal (spoiler : en fait ils le refont à la fin, donc ne partez pas si vous le ratez au début). Pour le reste, on a vu un Swing toujours aussi précis et mélodieux. Un Primero énergique et un Loxley au flow inarrêtable (et à la coiffure surpenante).

Lomepal

Le clou de la soirée ! Antoine Valentinelli, aka Lomepal a réussi à conquérir le cœur de ses fans. Pendant tout le concert, le jeune parisien a su jouer entre une ambiance mélancolique (Bécane, Palpal…) et endiablée (Pommade). Simple, efficace, le rappeur skateur a su rentabiliser son concert en transmettant un maximum de love à son public belge. Un concert anthologique qui a raisonné dans toute la citadelle.

Bilan

Les Solidarités, c’est avant tout un rendez-vous convivial mariant les cultures et les influences de tous les horizons. Sans oublier une programmation éclectique surprenante.

Encore une preuve irréfutable que les festivals belges sont à la hauteur de nos espérances. En d’autres termes, c’est plus que validé.

Lino Marchesi

(Crédits photos: Stéphane Risack et Lino Marchesi)

Check

Check est une marque francophone de production de contenus urbains. Fruit d’une collaboration inédite entre le label Back in the Dayz, la société de production digitale Digizik et le journaliste Martin Vachiery, Check est une plateforme web qui met en lumière tout ce qui fait la richesse et la diversité d’une nouvelle culture urbaine. Un média curieux, impertinent et libre. Check rassemble, en impliquant les meilleurs artistes dans tout le processus créatif.